Tout s’est passé si vite, et je me suis soudainement retrouvé hors de mon corps, flottant au-dessus de la scène de l’accident. J’ai eu l’impression de traverser un tunnel de lumière, et j’ai vu des modèles m’accueillir chaleureusement. C’était une expérience transcendante et indescriptible. Puis, brusquement, je suis réveillé en me disant qu’il me restait du taf à faire pour cette séance.
L’idée
Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Et dans le cas présent, je ne me souviens plus du nom de César. J’ai vu passer une vidéo ou un gars avait construit une sorte de décors pour faire de la photo un peu lifestyle, mais avec des murs qui n’étaient pas droits pour accentuer la perspective. J’ai trouvé cela marrant et je me suis demandé comment transformer cette idée en autre chose.
J’avais fait, il y a un moment, une construction dans mon studio pour faire comme un tableau et j’avais aimé le concept de faire venir de la lumière par-derrière pour faire un contre-jour. Je me suis dit que je pourrais faire des murs pas droits, mais en laissant un trou au fond pour pouvoir faire un halo de lumière. Je lance donc mon soft de simulation de studio et fais des essais. Le résultat me semble assez sympa pour tenter l’expérience.
Laureen
Laureen est une modèle avec qui j’ai déjà collaboré quatre fois. Lorsque nous avons pris contact en 2021, elle cherchait un photographe de confiance pour une collaboration à long terme. La première fois, on a joué avec des néons et un ventilateur. La deuxième fois avec des gouttes d’eau, la troisième avec du lait et la dernière fois avec des tenues militaires.
Donc quand Laurren m’a recontacté pour une nouvelle séance, je lui ai demandé si cette nouvelle idée pourrait l’intéresser et j’ai eu le droit à un « Carrément ouais.!! »
La construction du décor
Sur le papier, c’est simple. Le haut et le bas, c’est une planche de 1m50 X 1m50. Facile. Et sur les côtés des planches de 1m80 X 1m50. Voilà ensuite des vis, des équerres et c’est plié.
Enfin presque. Car des planches de cette taille, je ne sais pas les transporter. Je n’ai pas de galerie sur ma bagnole et en plus des planches de cette taille ça ne se trouve pas dans un bricomarché de province. Me voilà donc à mesurer ce que je peux transporter dans ma voiture. Je peux transporter des planches de 70cm X 1m75. Donc, il faudra construire une structure pour le devant et une structure pour l’arrière puis les assembler.
Je file à mon bricomarché. Florent, celui qui s’occupe du bois se souvient de moi, on discute, on regarde ce qui est disponible. Ça sera de l’aggloméré en haut et en bas et de l’OSB (Panneau de particules) sur le côté. En plus sur l’OSB pour le bâtiment il y a des rainures pour l’emboiter. Il me découpe cela aux petits oignons. Je rajoute de la peinture, une sous-couche, des vis, des équerres, des tasseaux. Le tout pour un budget de 250€ environ. Je balance une vidéo à Laureen pour lui montrer que je bosse.
Je rentre chez moi. Je fais mes mesures, je trace des mesures sur les planches, je charge ma visseuse deviseuse et c’est parti pour l’assemblage avec 16 équerres, 8 planches, 4 tasseaux et 152 vis. Puis, il faut peindre. Il faut une sous-couche pour l’OSB et ensuite, je prends de la peinture grise. Elle devra prendre la couleur des gélatines que je métrais sur les flashs. Une fois assemblé, ce n’est pas assez stable pour que Laurren puis s’appuyer à fond sur un des murs. Avec des étais en bois que je coince dans les coins de la pièce, j’arrive à rendre le truc super stable. Entre, le murissement de l’idée, les mesures, l’achat, le montage et la peinture, je dirais que j’en ai eu pour 5 à 6 heures.
Je monte mon flash et je fais un essai lumière et je me dis que ça va être très cool. J’aime quand un plan se déroule sans accroc.
La séance
Laureen arrive. On déjeune. Et oui, si vous posez chez moi, il m’arrive de faire à manger. Et on commence à enchainer les tenues. J’adapte les gélatines en fonction de la couleur que je veux pour le fond. Et devant, au niveau éclairage, soit ce n’est rien, soit bol beauté, soit octobox. Donc finalement ça va assez vite, car il y a peu de réglages. Les lumières restent au même endroit
Le post traitement.
Retouche beauté standard sur Laureen qui n’en a pas besoin et sur le décor, je retire deux ou trois traces et aussi les lignes ou les planches sont assemblées qui peuvent être visibles. Finalement ça va assez vite. Je me suis posé la question de retirer ou pas la texture de l’OSB qui est visible pour rentre cela plus lisse et ensuite rajouter une autre texture. Et je me suis dit que ça ne changerait pas le style de la photo et donc je ne l’ai pas fait. En plus, lors de la sélection, Laurren et moi, on n’a pas lâché sur certaines photos, donc il y en a pas mal à développer.
Le résultat
Conclusion
Très sympa comme séance, Après ma séance fumigène avortée, car je ne l’avais pas assez préparé, celle-là a donné vraiment ce que j’attendais. La prochaine fois que l’on doit se revoir avec Laurren c’est justement pour refaire une séance fumigène. Mais avant, je vais m’entrainer tranquille tout seul dans mon coin pour ne pas la cramer au milieu de la foret
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Merci de nous faire partager la fabrication de ce décors et de la mise en scène
Sympathique, très bien l’idée !
Comme d’habitude, bravo
Ce que vous faites est très sympa, de plus avec beaucoup d’humour!
Trop beau tout cela!