Avant de commencer, il va sans dire que ma modèle pour cette séance, Gabrielle, n’y est strictement pour rien. Mais je vais vous raconter tout cela plus en détail. Heureusement pas de blessures graves et ce qui a été cassé a pu être réparé
La genèse.
L’an dernier, j’avais prévu de faire une séance fumigène avec une de mes modèles Alizée. Puis finalement cette séance n’a pas pu se faire. Je voulais la faire en extérieur, mais nous étions en pleine canicule et je me suis dit que mettre le feu n’était pas une bonne idée. J’avais donc pour plus d’une centaine d’Euros de fumigène qui dormait dans un carton et entre-temps Alizée est partie vers un autre projet plus personnel, mais ça, on en reparlera bientôt.
Gabrielle
Gabrielle est une modèle avec qui j’ai déjà collaboré deux fois. Elle avait arrêté ses activités de modèles pendant un moment et quand j’ai vu qu’elle avait repris, je l’ai recontacté pour faire une séance et en cherchant le thème, je lui ai proposé de faire la séance avec les fumigènes et cela lui a plu.
La préparation de la séance
J’ai repéré une carrière abandonnée, mais la météo annonçait du mauvais temps pour le jour de la séance. Grâce à une de mes modèles, merci Élodie, je trouve un endroit protégé, « safe » facile d’accès. Un autre photographe, David, me parle de l’endroit et m’envoie une ou deux photos, ça a l’air sympa. Je prépare donc mon matos pour une séance extérieur.
Je prends les fumigènes. Une boite d’allumettes, une couverture au cas où un feu démarre, 15 litres d’eau, des pots pour mettre les fumigènes dedans et des gants de protection, car c’est de l’urbex et si je dois déplace des choses rouillées autant me protéger
La séance
Je récupère Gabrielle à la sortie de l’autoroute et on va vers l’endroit. C’est à 25m de voiture dans une zone calme. C’est au bord de la route. Il est possible d’accéder à l’intérieur très facilement. C’est une vieille structure en béton armé donc peu de risque d’un plafond qui s’écroule. Il y a des Tags à l’intérieur, mais aussi des matelas, de la nourriture pour chat, de la vieille vaisselle. Bref typique de l’urbex. On rentre, on fait un repérage des endroits puis on amène tout le matériel à l’extérieur. Ça se présente pas mal.
Les piqures de guêpes.
On commence la séance. Pour pouvoir avoir un angle de vue plus bas, je déplace une vieille palette et la pose sur une autre qui a une sorte de tissus accrochée. Je me mets assis et là, je sens une ou deux piqûres sur mon oreille gauche. Il y avait un nid de guêpes dans le tissu et j’ai manifestement réveillé le nid. Bon heureusement, je m’éloigne et elles se calment. Je ne suis pas douillet ni allergique. Ça devrait le faire
La brulure
On allume les premiers fumigènes. On galère. La fumée ne va pas forcément où on veut. Ça crépite un peu avec des étincelles. Nous ne sommes pas super à l’aise. Il faut les allumer, revenir là où je veux faire les photos, trouver les bons angles et tout cela en une minute, car au bout d’une minute ça s’arrête. En plus je ne suis pas content du résultat. La fumée n’est pas assez texturée. Je pense qu’il faut un éclairage pour le modèle et pour la fumée.
Au bout d’un moment, j’allume un fumigène avec une sorte de grattoir qu’il faut frotter sur une pâte inflammable. Mais ça s’enflamme d’un coup avec une sorte de petite explosion. Ça me crame le bout de l’index droit. J’ai une belle cloque qui commence à enfler. Je me mets un pansement dessus, si si j’ai toujours des pansements dans mon sac photo, et comme le loup de Vigny je souffre en silence (C’était le moment culture de l’article).
Gabrielle, elle, se prend des petites étincelles en passant le fumigène au-dessus de ses cheveux et une étincelle lui brule le bras. En plus comme je ne peux pas prendre mon temps, je ne trouve pas les bons angles et Gabrielle qui ne se sent pas à l’aise et ça se voit sur son visage. On décide d’un commun accord d’arrêter le massacre et de faire une séance normale sans fumigène.
Les lunettes écrasées ou la cerise sur le gâteau
Quand je pars à l’extérieur, j’ai des chaussures de marche montantes modèle spécial poids lourd qui se déplace. Elles sont étanches. Je peux marcher sur n’importe quoi, ça cassera. Le problème, c’est que des fois, mes lunettes me dérangent et je les pose n’importe où. Dans le cas présent, devant moi, sur les marches d’un escalier que j’ai évidemment monté après. Vous avez compris. Chaussures 1. Lunettes Zéro. Heureusement mon opticienne fait des miracles. Merci Caroline
Fin de séance
Heureusement, on a réussi à faire une séance très sympa quand même. Pendant la séance j’ai même fait tenir mon flash sur un escalier avec des cales plus qu’approximatives avec du vent et rien n’est tombé. La chance était revenue.
Après, on est allé déjeuner et prendre une petite bière pour se remettre de nos émotions sur une terrasse au bord d’un Lac et on a échangé sur nos expériences photo et autres. Une très bonne journée malgré tout. Ça me fera des souvenirs.
Conclusion
Il faut se préparer et je ne l’étais pas assez. Je n’avais pas testé de fumigène avant. Donc je ne savais pas trop comment cela réagissait. En tant que photographe, j’estime que je dois maitriser mon sujet. Ça donne confiance au modèle. Et cette confiance se voit après sur les photos. Donc un abus de confiance, une mauvaise préparation, de l’amateurisme, appelez cela comme vous voulez, mais ça fait une piqûre de rappel. Plus celle des guêpes, c’est bon, j’ai compris qu’il faut se préparer un peu plus pour certains shootings. Bon comme on a cramé que 5 fumigènes, il doit m’en rester 20, de quoi largement me cramer les 10 doigts
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Merci pour le partage. C’est quelque part rassurant de savoir que ça arrive aussi aux autres.
Excellent !!!
J’imagine la scène, merci pour le fou rire.
Ouf, je viens d’avoir une journée de merde,toute à l’ envers,un copier coller avec la tienne
Alors juste un petit clin d’œil