Je vous ai fait un article la semaine dernière sur une de mes séances photo, et je suis contacté par Julie, qui me dit qu’elle aimerait bien arriver à mon niveau. J’ai aussi des modèles, parfois, qui me disent que je suis un pro. Même si ça fait du bien à mon ego surdimensionné, je suis toujours un peu étonné, car je ne suis qu’un amateur. Et je vous ai déjà dit que lorsque l’on croit maîtriser un domaine en photo, il suffit de chercher un peu, et on tombe sur des photographes d’un niveau très supérieur. Donc, je me dis que je vais essayer de l’aider un peu. Elle est loin de chez moi, car autrement, je l’aurais simplement invitée au studio.
Mes photos sont merdiques…
C’est ce que me dit Julie. Donc, je lui demande de m’en montrer une. Je vois un portrait avec un éclairage style Rembrandt. Alors, la source est peut-être un peu haute, parce qu’il n’y a pas de vie dans un œil, mais surtout, je trouve ça un peu mou. Julie travaille avec un 90D et un Canon EF-S 15-85mm f/3.5-5.6 IS USM. Ce n’est pas l’objectif qui pique le plus, mais ça devrait être plus net que cela. Souvent, le problème de netteté en studio est lié au fait que l’on utilise des sources de lumière continue trop faibles. Il faut donc monter en ISO, et ça fait du bruit, ou baisser la vitesse, et alors, on peut avoir un flou de bougé.
Je demande à Julie si elle est en lumière continue, et elle me dit que non. Elle vient de passer au flash. Je vérifie avec elle qu’elle est bien dans les réglages de base du studio au flash, c’est-à-dire vitesse de synchro flash (1/250 s dans son cas), f/5.6 et 100 ISO. Et c’est le cas.
Raw or not RAW that is the question
Je demande donc à Julie si elle travaille en RAW ou JPEG. Elle travaille en RAW. Je lui demande de m’envoyer le RAW. Elle m’envoie par mail un JPEG. Je lui dis que ce n’est pas bon. Elle me renvoie un JPEG. Ce n’est toujours pas bon. Et là, elle est surprise, car même en travaillant en RAW sur son 90D, sur son smartphone S24, elle n’a que les JPEG. Aucun RAW. Bienvenue dans la limitation de l’application Camera Connect de Canon. Même si vous êtes en RAW, l’application rapatriera du JPEG sur Android. C’est une limitation qui n’existe pas sur iOS. J’explique donc à Julie qu’elle doit mettre la carte sur un ordi.
Comme elle n’a pas l’habitude de le faire, ça plante, elle doit recommencer, puis elle va sur un autre ordi et finalement, après deux ou trois essais, je reçois par WeTransfer un RAW. C’est de l’informatique, bien loin de la photo, mais aujourd’hui, comme les appareils sont numériques, il faut avoir un niveau minimum en informatique.
Houlà, mais c’est très flou
La première photo que je reçois est totalement floue. Mais Julie ne s’en est pas vraiment rendu compte. Il y a une raison à cela : Julie utilise son smartphone, et il n’est pas vraiment possible de se rendre compte de la netteté réelle d’une photo sur l’écran d’un smartphone sans zoomer. Vous avez exactement le même problème avec l’écran de votre appareil photo. La photo peut vous paraître nette, et une fois rapatriée sur l’ordi, elle ne l’est pas. Maintenant, pourquoi cette photo est-elle floue ? Ça peut arriver, donc je demande une deuxième photo. Je reçois un portrait plus serré et net. Donc, déjà, ça ne vient pas du matériel. Son matériel est capable de faire des photos nettes, mais ça, à moins d’un problème technique, on s’y attendait.
J’en demande donc une troisième. Et là, c’est à nouveau légèrement flou sur le visage. Je regarde un peu plus l’image en détail et je constate que la mise au point n’est pas au bon endroit. Elle est avant. Front focus ?
Apprendre à faire une mise au point précise
Pour atteindre un bon niveau, il faut maitriser un minimum son matériel. J’essaye donc de comprendre comment Julie fait sa mise au point. Elle travaille en One Shot, donc la mise au point se fait une fois, quand on appuie à mi-course sur le déclencheur. Mais elle n’utilise pas le viseur pour faire la mise au point, elle utilise l’écran avec le Live View. En fait, elle fait confiance à son appareil. Mais, à moins de demander à l’appareil de faire un suivi d’œil ou de visage, il fait souvent la mise au point sur ce qu’il y a de plus proche. Et ce n’est pas forcément le visage
En plus, en visant avec l’écran, on est beaucoup moins stable qu’avec le viseur, ce qui peut entraîner un léger mouvement et faire sortir le visage de la profondeur de champ, rendant ainsi la photo floue. Et comme, en plus, on ne peut pas se rendre compte de la netteté réelle d’une photo sur l’écran de son appareil, elle ne réalise pas, en prenant la photo, que ça ne va pas. Je lui explique donc comment activer le suivi du visage sur l’écran du 90D, car il existe un mode prévu pour cela.
Ce que julie peut aussi améliorer
Lorsque l’on fait des photos avec des vêtements transparents, il ne faut pas hésiter à demander au modèle de retirer ses sous-vêtements. On ne verra rien de son intimité, et cela évitera d’avoir la marque de la culotte à supprimer plus tard en post-traitement. À gauche, une prise sans, et à droite, une prise avec.
Lorsque l’on travaille avec des fonds, il faut bien penser à les tendres correctement ou à les laisser pendre naturellement avec des plis. Je vous en ai déjà parlé dans cet article. C’est a ce genre de petits détails que l’on juge du niveau d’un photographe. Julie essaye aussi de faire des mises en scène, mais c’est souvent une partie compliquée. Tous les éléments doivent bien s’assembler. Elle ajoute également des éclairages sur le fond, mais ceux-ci sont visibles et devront être retirés en post-traitement. Cela représente un travail supplémentaire alors qu’il serait possible de les dissimuler en utilisant un modeleur plus petit. On peut aussi placer des sources de lumière sur les côtés afin qu’elles ne soient pas visibles. À gauche, le flash est placé derrière le modèle et reste invisible, tandis qu’à droite, il est visible et devra donc être supprimé en post-traitement.
Il ne faut pas aller plus vite que la musique
Donc chez Julie, il y a plusieurs problèmes qui s’additionnent. Et ce n’est pas que chez Julie. J’ai déjà vu cela plein de fois. Il faut y aller par étape. Pour atteindre un bon niveau, je conseille de commencer par un fond simple et une source de lumière avec les différents modeleurs que l’on a. Octobox, bol beauté, stripbox ou autre. Une fois que l’ont réussi a tous les coups à faire une photo nette et avec un bel éclairage avec les différents modeleurs, on a franchi une première étape.
On a déjà un niveau suffisant pour faire plein de portraits. On n’est pas surpris par le résultat et on sait à l’avance ce que va donner. Et là, on peut penser deuxième source puis on pense mise en scène. Mais à vouloir tout faire d’un coup dès le début, on se perd sans trop savoir d’où ça vient. Même si on est dans une époque ou tout va très vite, il ne faut pas oublier que « chi va piano, va sano, et va lantano » ce qui en bon français peut se traduire par Posé, t’inquiète, j’fais mon move

Tu aimes ce que je fais et tu trouves mes articles utiles. Participe à l’achat de matériel ou de services en rapport avec la photographie pour que je fasse encore plus d’articles ? Fais-toi plaisir !
Bonjour,
Je pense que l’article recherché est du 24 février 2025.
Bonne journée.
Bonjour. Non celui la, je m’en souviens 😉
Et en plus d’aider (ce qui est normal pour un ange..), tu es super beau avec ton auréole !