J’ai récemment fait une séance avec la belle Alizée et pendant la séance, j’ai trouvé que je ne faisais pas beaucoup de réglages. Pourtant j’avais un flash de studio, différents objectifs, mais je n’ai pas passé beaucoup de temps sur mes réglages. Il faut dire aussi qu’il faisait froid, donc on a optimisé le temps de shooting. Mais je me suis dit que j’allais un peu philosopher là-dessus. Car lorsque vous faites une sortie photo en groupe, vous avez toujours ceux qui prennent simplement des photos et ceux qui font des réglages en permanence et regardent leur écran à chaque photo
La belle Alizée
Juste pour vous montrer le style de photo que nous avons faites.





Pourquoi on fait plein de réglages ?
Il y a différentes raisons. Le manque d’expérience en est une, bien sûr. Quand on débute, on tâtonne, on hésite. On ne sait pas encore si le fond sera plus joli à F/5.6 ou à F/4.5, alors on essaye les deux, histoire de comparer. Mais comme on est en Manuel, il faut aussi penser à adapter les ISOs. On baisse un peu, mais zut, l’image est trop sombre. On les remonte légèrement en espérant ne pas trop introduire de bruit numérique. Puis, on se rend compte que l’exposition n’est pas encore parfaite, alors on ajuste la vitesse d’obturation… et rebelote, il faut encore revoir les autres réglages. Tout ça pour capturer LA photo idéale, celle qui, en théorie, aurait dû être parfaite du premier coup. Mais à la fin, on passe plus de temps à jouer avec les paramètres qu’à réellement profiter de la scène devant nous.
La deuxième raison, c’est le doudou rassurant. Cette sensation agréable de maîtriser son appareil, de se sentir comme un véritable photographe. On ajuste l’exposition d’un tiers d’IL, juste pour voir l’histogramme se caler parfaitement au bon endroit. Et là, on se sent fier. On se donne une prestance, une certaine assurance. Moi, je sais changer les paramètres de mon appareil à la volée. Moi, je ne laisse pas l’automatique décider à ma place. Je traque la perfection technique, la justesse absolue. Chaque réglage est une preuve de mon expertise, chaque ajustement un petit rituel qui me rassure. J’aime avoir un contrôle total sur mon appareil photo, ne rien laisser au hasard, avoir l’impression que chaque image est le fruit d’une décision consciente, d’un choix maîtrisé. C’est presque un jeu, une danse entre la lumière, l’ouverture, la vitesse, les ISOs… Un équilibre délicat qui, une fois atteint, me conforte dans l’idée que je sais ce que je fais. Et cette sensation, elle est terriblement addictive.
Une autre raison, c’est la recette de cuisine. On a regardé plein de tutos, lu des articles, écouté des conseils de photographes plus expérimentés. Mais comme on n’a pas vraiment compris le principe derrière ces explications, on galère à les reproduire correctement. On applique les réglages comme une formule magique, sans trop savoir pourquoi on les utilise. On est finalement assez proche du manque d’expérience, mais avec une illusion de savoir. C’est un peu comme suivre une recette de cuisine à la lettre. Tout semble clair sur le papier, mais au moment de passer à l’action, il manque un ingrédient. Et là, deux types de personnes émergent : certains sont complètement perdus, bloqués, se demandant comment ils vont bien pouvoir continuer sans cet élément clé. Ils paniquent, doutent, hésitent. Et puis il y a les autres, ceux qui improvisent, qui remplacent l’ingrédient manquant par un autre, qui testent et ajustent jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant. En photo, c’est pareil : certains restent prisonniers de la technique, cherchant désespérément à appliquer ce qu’ils ont vu sans le comprendre réellement, tandis que d’autres adaptent, expérimentent, et finissent par apprendre en faisant.
Pourquoi il ne faut pas trop perdre son temps avec ça
Une photo ce ne sont pas des réglages. Une photo, c’est un sujet, une composition, une lumière. Les réglages ne servent qu’à capter cela à peu près correctement. Pourquoi à peu près. Vous jugez de la qualité d’une photo sur un écran deux fois plus petit que l’écran de votre smartphone. Et en plus cet écran n’est pas calibré. Ou alors, vous regardez l’histogramme qui est encore plus petit pour vous rendre compte. En plus, ce que vous voyez sur l’écran arrière de votre appareil photo, c’est un Jpeg développé par votre appareil. Donc si vous avez fait des réglages particuliers sur la saturation ou le contraste et que vous shootez en RAW le résultat final, une fois importé sur votre ordinateur, sera bien loin de ce que vous avez vu sur votre écran d’appareil photo. Donc la seule conclusion que vous pouvez tirer en regardant la photo sur l’écran de votre appareil photo est « C’est à peu près bon »
Ensuite une photo moche, mais techniquement irréprochable, est moche. Si elle est mal composée, elle ne sera pas appréciée. Donc si on doit passer du temps sur quelque chose, il faut le passer sur la composition de la photo. Intégrer ou pas un élément. Tourner autour du sujet pour trouver un angle original. Il est beaucoup plus intéressant de rentrer avec 10 points de vue différents d’un sujet pour choisir le meilleur que de rentrer avec un seul point de vue qui ne sera pas le meilleur, mais avec 10 petites différences techniques quasiment imperceptibles.
Donc, on s’en fout des réglages ?
Non absolument pas. Mais la photo, c’est comme n’importe quel art. On maitrise la technique et ensuite cette technique passe au second plan pour se concentrer sur l’artistique. Et si vous voulez faire passer cette technique au second plan, je vous conseille de vous faire aider par votre appareil. Il est là pour cela. Moi, je préfère une personne qui fait des efforts de composition et qui travaille en mode automatique ou semi-automatique qu’une personne qui passe son temps à faire des réglages, mais dont les photos sont mal composées.
L’excès de réglages tue la spontanéité et l’improvisation. Alors oui, en laissant votre appareil faire son taf Le résultat sera peut-être un peu moins exposé ou un peu plus que ce que vous auriez fait, et alors ? On est plus à l’époque de la pellicule. On a plein d’outils pour corriger facilement cela. Une photo légèrement sous-exposée ou surexposée, ça se corrige en deux secondes. Une photo légèrement penchée aussi. Par contre, la photo que vous n’avez pas faite, car vous étiez en train de corriger une fois de plus vos ISOs est définitivement manquée. Il est beaucoup plus facile d’apprendre la technique photo que d’apprendre à composer une image, à retranscrire une émotion. Donc, faites-moi plaisir. Passez donc en mode auto lors de votre prochaine sortie et revenez avec des photos bien composées, oubliez la technique deux secondes et laissez bosser votre appareil. Et pour une fois, quand on vous dira : « il fait de belles photos ton appareil photo », vous pourrez répondre…..OUI !

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