Aujourd’hui, vous n’aurez pas de photos, vous n’aurez pas de noms, vous n’aurez pas de détails, car il y a des choses qui ne vous regardent pas. Mais je vais vous partager un truc qui me semble important et qui explique ce que j’aime dans le studio et pourquoi j’en fais.
Les premières larmes
Je vous en avais déjà parlé il y a un moment. Je travaille souvent avec une modèle qui a un léger handicap physique. C’est un handicap qui n’est pas de naissance et donc généralement, c’est plus difficile à accepter. Je sais à peu près de quoi je parle, mon père avait une carte d’handicapé. Pour en revenir à mon modèle, vous ne remarquerez pas forcément ce handicap, mais pour elle c’était important.
Un jour, lors d’une séance, ma modèle me demande de faire une photo en mettant en valeur ce handicap, car elle me fait confiance. Je lui propose un set, on fait la photo, et en la voyant, elle a versé une larme parce qu’elle était fière de l’avoir fait. C’est la première fois que son « Handicap » était le sujet d’une photo.
Les deuxièmes larmes
J’ai shooté une modèle qui a un complexe qui est apparu récemment parce que son corps a changé. Séance très sympa. À la fin de la séance, on parle un peu de ce que l’on pourrait faire lors de la deuxième et je lui propose donc d’essayer de plus mettre en valeur son complexe. Elle sait que ça va être difficile, mais elle se dit que ça sera bénéfique.
Elle arrive pour la deuxième séance et me sort les tenues. On va dire que 80% des tenues cachaient son complexe. J’ai donc choisi les tenues qui allaient montrer au fur et à mesure plus son complexe pour l’amener doucement au but de la séance. Lui montrer qu’elle n’a aucune raison d’être complexée. Elle accepte, car elle est venue pour cela. Elle me fait confiance et la première séance lui a fait du bien. Et comme on en avait parlé, elle se laisse guider.
On arrive donc à la tenue ou son complexe devient vraiment visible et là, en voyant la photo sur l’écran arrière de mon appareil, elle verse une larme, car elle est devant son complexe et que c’est perturbant pour elle. On s’arrête évidemment, on fait une pause. Je ne suis pas là pour faire pleurer mes modèles. En plus, dans ce cas-là, je ne suis pas loin de verser une larme moi-même. C’est qu’il est sensible le OuiOui. Elle décide courageusement de continuer.
Pourquoi je fais ça?
« Tu as fait beaucoup pour moi aujourd’hui, tu n’as même pas idée. Merci de m’avoir poussé dans mes retranchements, ça valait le coup. Je suis fière de moi en effet quand je vois cette photo. Le début de ma réconciliation. Je n’ai même plus les mots. Merci merci merci pour ton temps, ta bienveillance, ton accompagnement dans mon histoire d’acceptation. Heureuse et reconnaissante de t’avoir rencontré, tu es formidable«
Voilà pourquoi je fais cela. Maintenant, elle a peut-être changé d’avis quand elle a ressenti les courbatures et qu’elle a chopé la crève, car je lui ai mis un ventilateur dans la figure et qu’il faisait froid dans le studio…

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Formidable et émouvant.
Votre petit mot fait beaucoup de bien et fait perler quelques larmes.
Votre proche délicate afin d’amener le modèle à découvrir son handicap face à l’objectif photo lui a permis de la soulager de ses maux et de ses complexes.
Merci pour ces quelques lignes émouvantes d’humanité.
Cordialement.
j’aime beaucoup ce que tu viens de décrire, je fais un travail un peu parallèle avec ma petite fille, pas sur un handicap physique, mais sur son état psy après la leucémie de son frère er la séparation de ses parents. elle pose pour moi et me confie son mal être et aime les photos que j’en fais. C’est un pas vers sa réconciliation avec elle-même
La photo c est des rencontres. Certaines marquent plus que d autres. Pour le modèle ou le photographe, peu importe. Merci Oui-Oui
Bravo à vous deux pour cette complicité, cette écoute, cette confiance, ce partage. L’humanité entre deux être est quelque chose de magnifique.