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Suis-je un bon pédagogue ?

Lors d’une discussion sur un Forum nous avions un échange sur ce que doit être la mission d’un formateur. Certains, comme moi, sont adeptes de l’orientation. On oriente l’élève vers une solution plutôt qu’une autre. D’autres préfèrent expliquer tout ce qui est possible à l’élève pour qu’il se fasse sa propre idée

 

La loi du 80/20

Cette loi utilisée dans de nombreux domaines part du principe qu’environ 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes. Cela veut dire que  pour résoudre 80% d’un problème il suffit de faire 20% de l’effort. Et pour résoudre les 20% restant d’un problème il faut faire 80% de l’effort.

S802001i on applique cette loi à l’apprentissage de Lightroom cela veut dire que 80% des problèmes des gens vont être résolu avec 20% des fonctions du logiciel. Les 80% restant des fonctions servant à résoudre les 20% des problématiques restantes qui sont des cas plus particuliers. Donc en expliquant 20% des fonctions ça suffit pour résoudre les problématiques les plus courantes.

Extrapolons

En extrapolant, c’est un peu un état d’esprit. Lorsque l’on a une problématique générale, l’apprentissage de Lightroom par exemple,  il y a des gens qui vont se concentrer sur ce qui arrive le plus souvent et qu’ils traiteront les cas particuliers comme des cas particuliers. Ça permet d’avoir les premiers résultats assez rapidement. C’est motivant. En plus un cas particulier comme il est particulier peut changer ou disparaître plus rapidement qu’un cas général donc ce n’est pas forcément la peine d’y passer trop de temps au début. En plus, pour un cas particulier comme il n’est pas fréquent, on peut utiliser une solution de contournement. C’est acceptable, car peu fréquent

Il y en a d’autres par contre qui considèrent que chaque problème à la même importance qu’un autre. Ils ne priorisent pas. Ils considèrent qu’une solution de contournement n’est pas acceptable. C’est ceux qui cherchent la petite bête pour schématiser. Généralement ceux-là n’arrivent pas forcément au bout de leur projet. En tout cas ils mettent beaucoup plus de temps et ce qu’ils produisent c’est souvent des usines à gaz.

Cas pratique

Prenons un exemple. Mirou a des photos éparpillées un peu partout et elle veut se mettre à Lightroom.

Scénario 1

  • Mirou: Dis OuiOui. Je veux me mettre à Lightroom et j’ai des photos un peu partout sur mon disque dur
  • OuiOui:  Je vais te montrer comment importer d’un coup toutes tes photos. Lightroom fera une arborescence par date automatiquement et au moins c’est bien rangé
  • Mirou:  Il y  a d’autres façons de faire
  • OuiOui: Oui, mais il n’y en a pas une de meilleure que l’autre. Comme celle-là est rapide je te conseille de l’utiliser
  • Mirou:  Tu es trop fort mon Bichounou

Scénario 2

  • Mirou:  Dis OuiOui. Je veux me mettre à Lightroom et j’ai des photos un peu partout sur mon disque dur
  • OuiOui:  Je vais te montrer comment importer d’un coup toutes tes photos. Lightroom fera une arborescence par date automatiquement et au moins c’est bien rangé
  • Mirou:  Il y  a d’autres façons de faire
  • OuiOui: Oui. Tu peux par exemple chercher toutes les photos sur ton disque dur et les classer toi même. Ensuite dans Lightroom tu vas les importer, mais sans les copier. Ça va juste les mettre dans le catalogue. Tu peux aussi faire deux catalogues. Un catalogue avec tes photos personnelles et un autre avec les photos que tu as fait pour la mairie de Miniville. Tu peux aussi trier tes photos avant de les mettre dans Lightroom. Ce que tu peux faire aussi c’est de demander à Lightroom d’importer tes photos en DNG. Comme cela si un jour le format de tes photos n’est plus pris en compte par lightroom tu n’auras pas de problèmes
  • Mirou: Houla. C’est compliqué Lightroom mon bichounou.

Dans le scénario 1,  j’oriente Mirou par rapport à mon expérience. J’adapte mon discours par rapport à son Niveau. Dans le deuxième scénario, j’étale ma science et je  l’embrouille.  Donc je suis clairement adepte du premier scénario. Pour moi, une bonne pédagogie s’adapte au niveau de l’élève. Il faut arriver à lui donner les informations qui vont lui permettre de passer à l’étape suivante sans l’embrouiller.

ChronoC’est pour cela par exemple que j’ai découpé mes vidéos. Plutôt que de faire des vidéos de 1h30 qui parcourent de A à Z un module, je préfère faire des choses plus simples.  C’est clairement plus orienté. Ça va permettre aux débutants de démarrer facilement sans trop se poser de questions. Lorsque ces questions vont venir, et c’est normal qu’elles arrivent au fur et à mesure de sa progression, il pourra alors aller voir les vidéos que j’ai faites plus spécialisées par rapport à une problématique réelle.

Et si je n’ai pas les bonnes solutions

BestC’est un point qu’il ne faut pas négliger. Internet permet à n’importe qui de donner son avis et de s’autoproclamer « dieu vivant » de Lightroom. Il suffit d’avoir une stratégie de référencement meilleure que le voisin pour être plus vu qu’un autre et donc souvent plus écouté. Moi par exemple, j’oriente clairement les débutants vers certaines solutions plutôt que d’autres. Et si les solutions que j’applique ne sont pas les bonnes ? Je n’ai pas la science infuse. Je fais peut être fausse route.

Déjà je pense que bonne ou mauvaise c’est assez relatif. Suivant le schéma de pensée de certains une solution va être plus acceptée qu’une autre. Mais j’essaye toujours de m’attacher à rendre les choses simples et efficaces. Je vulgarise. Je considère que dès que cela devient complexe ce n’est plus adapté au débutant. Pas que je le sous-estime. Ce n’est pas le genre de la maison. Mais je souhaite l’emmener le plus loin possible et donc je le ménage

Donc si vous suivez mes vidéos sachez que je vous manipule en vous cachant la vérité qui est ailleurs
(musique de X-File en fond sonore)

grin

 

45 Comments

  1. j’ai découvert ce site par hasard, enfin je respire vous êtes pour moi un pro sans les effets commerciaux.

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