Ça faisait un bout de temps que je ne vous avais pas fait un article sur le studio alors je vous propose de voir comment colorer un fond sans sortir votre pot de peinture. C’est un épisode de la chaîne de mon ami Denis qui m’a donné envie de vous faire cet article.
La couleur
La couleur peut se définir de différentes manières. Un mélange de rouge, de vert de bleue (RVB ou RGB), un mélange de Cyan, de jaune, de magenta et de noir (CJMN ou CYMK), mais le plus important pour nous ça va être de définir la couleur en Teinte, Saturation et Luminosité (TLS ou HSL en anglais) pourquoi ? Pour simplement se rapprocher du phénomène physique réel qui nous intéresse. Le mode TSL c’est ce que vous aller retrouver dans le color grading dans Lightroom par exemple.
Le flux de la lumière

La lumière elle commence déjà à être émise. En studio elle est émise par un flash. Pour simplifier, on va dire que c’est de la lumière neutre. Ni chaude (un peu jaune) ni froide (un peu bleue) et le flash a une puissance. Donc si on exprime cela en TSL. S est à zéro. Cette lumière n’a pas de couleur. Teinte est à ce que vous voulez puisque S est à Zéro et L ça va être en fonction de la puissance du flash. Suivant les flashs ça va de 1/256 (peu lumineux) à 1/1 (pleine puissance). Donc c’est comme si on émettait du noir au blanc en passant par du gris.
La lumière va ensuite passer dans une gélatine colorée. C’est une plaque transparente de couleur. Ça permet de rajouter à cette lumière neutre une teinte et une saturation. Généralement on perd aussi de la luminosité. Donc là on se retrouve avec une lumière qui a une teinte de la saturation et une luminosité
Ensuite cette lumière arrive sur le fond. La vôtre fond il a des caractéristiques qui peuvent faire évoluer la teinte, la saturation et la luminosité. Pour l’instant on va rester concentré sur les 3 cas simples que sont le fond noir, gris et blanc. Pourquoi un objet est noir ? Simplement, car il ne reflète pas la lumière. Pourquoi est-il blanc ? Car il reflète beaucoup la lumière. Mais c’est dans tous les cas un reflet de la lumière. Un fond blanc sans lumière est noir. Donc un fond noir va faire baisser beaucoup la luminosité de votre lumière colorée et un fond blanc va la faire baisser beaucoup moins.
Et ensuite cette lumière arrive à travers votre objectif jusqu’à votre capteur qui l’enregistre. Mais votre capteur a aussi des limites. Il vous arrive de cramer des images, car la lumière est trop forte. Vous pouvez aussi cramer une couleur, mais ça, on va le voir plus tard.
Les mesures
Je vous propose de regarder ce que donne un fond blanc, gris et noir, éclairés avec un flash de 600W qui va de 1/256 à 1/1, avec une gélatine de couleur rouge assez saturé. Un rouge qui pète. Le flash est à 3m du fond. L’appareil est à 100 isos F/6,3 (la vitesse n’a pas d’importance du moment que vous respectez la synchro flash de votre appareil). C’est une vraie mesure faite dans mon studio et pas une simulation avec Set a Light 3D studio.

En haut le résultat du fond blanc, au milieu le gris et noir en bas. Vous constatez que c’est avec le fond gris que l’on obtient la plus grande palette de couleur. C’est pour cela que l’on dit souvent que c’est le fond gris qui est le plus facile à colorer, mais vous constatez aussi que, sur le fond blanc, le rouge se transforme en orange et en jaune plus le flash est puissant et ça, c’est à cause de votre appareil photo.
Cramer une couleur
Vous avez déjà sûrement cramé un ciel dans une de vos photos. Le ciel est tout blanc. Si si je suis sûre que vous l’avez déjà fait 😉 . Votre appareil enregistre du rouge, du vert et du bleu et il est possible de cramer une seule de ces couleurs. On va essayer d’illustrer la chose. Imaginer qu’une couleur presque rouge arrive dans votre appareil et partant du principe que votre appareil enregistre les couleurs de 0 à 255.

Votre appareil enregistre le rouge à 117, le vert à 43 et le bleue à 22. Doubler la puissance de la lumière c’est en gros comme doubler la valeur de chaque canal. Le rouge passe donc à 234, le vert passe à 86 et le bleu a 44. Redoublez la puissance de la lumière. Le rouge passe à 468, mais votre appareil n’enregistre que 255 vous venez de cramer le rouge. Le vert passe à 172 et le bleue a 88. Redoubler la puissance. Le rouge devrait passer à 976, mais reste à 255. Le vert devrait passer à 344, mais votre appareil enregistre 255. Vous venez de cramer le vert. Le bleu passe lui à 176. Et si vous redoublez la puissance alors tout le monde sera cramé et l’image sera blanche. Donc comme une couleur est cramée la teinte n’est pas respectée
Donc on ne peut pas faire des couleurs pâles.
Si, prenez simplement des gélatines pâles. Voici par exemple une gélatine bleu pâle sur fond noir, gris et blanc. La teinte est respectée sur les trois fonds (Vraie mesure à nouveau 😉 )

Conclusion
Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de prendre pas mal de couleur. Évidemment on peut en additionnant du rouge et du bleu faire du violet, mais d’avoir pas mal de couleur offre différentes possibilités.
J’ai deux packs pour des flashs cobra de la marque Rogue avec 20 gélatines par pack. J’ai aussi deux autres packs de la marque Lee Filter avec des feuilles plus grandes pour les réflecteurs standards avec 24 gélatines par Pack. Ensuite vous avez différentes marques avec différentes tailles et différentes fabrications. Certaines low cost venant de Chine et d’autres plus chères et plus grandes pour être utilisées avec des modeleurs beaucoup plus grands. Certaines vont résister plus ou moins à la chaleur. Personnellement il n’est arrivé de thermoformer une gélatine en l’ayant enroulée sur un Snoot. La feuille n’est jamais redevenue plate.

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article on ne peut plus didactique. Merci Oui-Oui
Belle démonstration très intéressante, merci OuiOui.
Pas de quoi 😉
merci
Pas de quoi 😉