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Tu veux vivre de la photo ? Bonne chance !

Je discutais récemment avec Mickael Bonnami du métier de photographe et des problèmes rencontrés et je me suis dit que j’allais faire un article sur le sujet

Légitimité

Je ne suis pas photographe professionnel. Comme je dis souvent à mes amis photographes pour les faire enrager « J’ai un vrai métier » 😀 Mais j’ai le plus grand respect pour ceux qui essaye de vivre d’une passion. Car pour vivre de la photo, il faut être passionné parce que les embuches sont multiples. Je sais par contre recueillir des témoignages, lire entre les lignes d’une étude, analyser des statistiques, etc.

Et surtout comme je n’ai pas le problème des photographes pro, je peux froidement, voir cyniquement diront certains, faire une analyse de la situation

Vivre

Déjà, vivre, qu’est-ce que c’est ? On peut trouver sur le net que le salaire moyen en France est en gros de 30000 net par an. Sur l’observatoire des inégalités, on est plus à 23000 € net pas ans. La dernière étude qui date de 2015 qui analyse le salaire des photographes montre que 50% des photographes gagnent moins que cela sur leur activité photographique et la situation ne s’est par arrangée

Diversification

Donc pour vivre, il va falloir vous préparer à vous diversifier. C’est d’ailleurs ce qui se passe et c’était la conclusion d’une étude de l’UPP (Union des photographes professionnels) , il n’y a pas longtemps. Le temps du photographe qui ne fait que de la photo semble révolu. Le photographe moderne fait de la photo, des vidéos, des reportages, utilise les nouvelles technologies, les drones, etc.. ou il a un autre métier à côté.

Le marché

C’est le gâteau que doivent se partager les 25 000 photographes qu’il y a en France. Le problème, c’est que le gâteau se réduit et que le nombre de photographes est en hausse donc forcément, il y a un problème. Il n’y a pas à manger pour tout le monde

Rétrécissement du marché.

Pourquoi le marché diminue ? Il y a différentes raisons à cela. Une des premières, c’est que n’importe qui peut faire une photo maintenant pas forcément belle ou réussie, mais c’est facile de faire une photo et avec les appareils modernes, il devient difficile de louper une photo. Avant le photographe, c’était comme le notaire. Un passage obligé. On voulait une photo, on allait chez le photographe. On voulait des souvenirs d’un événement, on prenait un photographe.

Cette vulgarisation du domaine entraine également un autre aspect. C’est que la photo n’est plus seulement un métier, mais c’est aussi un loisir. Pourquoi aller payer un photographe pro pour faire une photo de famille alors que tonton Robert a un appareil et un trépied ?

Ensuite dans des domaines où à une époque, on payait les photographes, les organisateurs ont tellement de demandes d’accréditation qu’ils profitent de la situation. Plutôt que d’accréditer un photographe que l’on va payer pour ses photos, on va accréditer 10 autres qui acceptent de donner leur photo pour pouvoir couvrir l’événement. Soit par plaisir, soit pour se faire un carnet d’adresses ou une expérience.

Un peu comme celui qui accepte un stage sous-payé pour mettre une expérience sur son CV? L’idée qu’il faut travailler gratuitement au début pour faire ses preuves est largement diffusée sur le net. On trouve facilement des annonces de gens suivis par une communauté demander des prestations gratuites en échange de promotion sur leurs réseaux.

Sans compter les amateurs qui piquent le boulot des pros. Euh non. Ça, c’est faux. Je vous avais déjà fait un article sur le sujet il y a un moment. Et le Photographe pro qui pense que l’amateur est une concurrence déloyale à de toute façon du souci à se faire. Le concurrent du photographe pro, c’est un autre photographe pro qui a moins de scrupule ou qui est meilleur ou plus organisé, etc..

Le futur de la profession

Pour vivre d’un métier, il faut aller vers ceux qui sont prêts à payer. Il n’y a pas de miracle. Et les gens sont prêts à payer, car vous avez réussi à leur vendre quelque chose. Soit, ils n’ont pas le choix parce que vous êtes le seul photographe à la ronde, soit vous avez réussi à les convaincre qu’ils ont in intérêt à vous payer pour une prestation. Et pour les convaincre, il fallait être là au bon moment. Il a fallu répondre à des annonces, démarcher des particuliers, des entreprises, des structures. Et tout cela, ce n’est pas de la photographie, mais de la vente et du marketing.

Si vous avez peur de discuter avec les gens, si vous pensez ne pas être capable de défendre vos tarifs, si vous n’aimez pas les réseaux sociaux, si vous avez du mal à vous vendre, ne vous lancez pas. Aller suivre une formation en vente et marketing avant.

Ensuite, analysez votre marché. Calculer le coût d’un local, du matériel. Vous êtes combien sur le créneau qui vous intéresse ? Allez voir la concurrence. Que pourriez-vous faire pour vous démarquer ? Il vous faut un business model et un business plan. Car si vous avez besoin d’un prêt bancaire pour vous lancer, il faudra montrer tout cela à la banque. Autrement, elle ne vous accompagnera pas.

Il existe des structures comme les chambres de commerces et d’industrie qui peuvent vous aider dans les différentes étapes. L’étude de marché, la fabrication de votre offre, le marketing et la communication, le juridique, le fiscal et le social, et le prévisionnel financier

Tout cela vous parait beaucoup trop compliqué. Si vous ne le faites pas, votre concurrent, lui, le fera. Et n’oubliez pas, à moins de trouver une niche inexploitée, vous être dans un marché concurrentiel. Comme dirait Kuzco, tu m’as pourri mon groove ! Désolé


Le pot commun

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2 Comments

  1. Bonjour,
    C’est une excellente analyse de la situation.
    Mais la prise de conscience de cette situation, chez de très (trop) nombreux photographes professionnels est loin d’être pleine et entière…
    Je pense que c’est un article qui pourrait être publié et republié régulièrement 🙂

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